Titi−Féguifoot: Assainissement ou rancune ?
KUWAIT CITY− Dans leur parcours, les clubs sportifs et sélections nationales du monde entier passent par des hauts et des bas. Cette épreuve peut se poursuivre pendant de nombreuses années, tout comme leur suprématie de briller et de remporter des trophées peut durer longtemps.
Ces montées et dégringolades habituelles sont souvent dues au fait que sur un gazon plat où chaque joueur a accès au ballon, l’adversité a des degrés et la chance appartenant a tout le monde, c’est le meilleur qui gagne, dans la concurrence ouverte et non pas dans la haine ou l’inimitié.
Tandis qu’en Guinée, malheureusement ; le déclin des niveaux des clubs locaux (ils sont éliminés dès le 1er tour des compétitions continentales), la baisse des résultats des équipes nationales de football (cadets, juniors ou espoirs −avec une petite exception pour les seniors qui progressent ces temps-ci même s’ils n’ont toujours pas un fond de jeu rassurant−) ont souvent, entre autres raisons, une cause non négligeable : la mauvaise relation entre les symboles du football guinéen.
Il y a quelques jours, à la veille du match Guinée-Madagascar (4-1) aux comptes des Eliminatoires CAN 2012, l’actuel ministre des Sports, Titi Camara, a accusé la fédération (Féguifoot) en complicité avec certains tenanciers d’hôtels et des cadres indélicats de son département, de surfacturations sur les dépenses du Syli National. Une manne financière qui retombait aisément dans les poches de certaines personnes accoutumées à ces pratiques déshonorantes. C’est ainsi qu’il a, par médias interposé, dénoncé ce qu’il qualifie de corruption. La réplique de la Féguifoot, naturellement, n’a pas tardé.
Les deux camps férocement opposés sont d’accord pour ne pas être d’accord. Ils enchaînent, comme dans un derby, les attaques et les contre-attaques. Et la Guinée, dans tout ça, risque d’être sanctionnée par la FIFA.
Mais, ce face à face ne date pas d’aujourd’hui. Pour rappel, en 2007, Bruno Bangoura est réélu, sans adversaire, à la tête de la Féguifoot. Lui et ses collègues ayant recalé la candidature de Titi au poste de président de la Feguifoot sous prétexte qu’il n’avait pas 'la formation intellectuelle nécessaire' pour prétendre au poste. Perdant ? Non. Empêché d’être candidat ? Oui, mais pas dans toutes les batailles et, sûrement pas dans la vie. Ironie du sort, aujourd’hui, il est leur ministre.
Dommage que certains globules rouges et blancs du football guinéen, en l’occurrence les anciens et les nouveaux dirigeants, aient du mal à collaborer. Cette déplorable guéguerre peut arriver une fois, voire même deux fois dans l’Administration. Mais, qu’elle se perpétue et atteigne un niveau incontrôlable est ahurissant et dangereux !
Dans ce pays où certains sportifs, tels les légendaires du Hafia Football Club, triple champions d’Afrique, ont voué si humblement leur carrière au service de leurs compatriotes, il doit être intolérable que l’argent public destiné au divertissement du peuple s’évapore en des villas cossues, en des comptes (personnels) en banque bien garnis et en de luisantes voitures !
Accusation ne signifie, certes, pas culpabilité, mais malheureusement en Guinée, comme dans certains pays africains, la corruption est, hélas, une affection très courante. Et ceux qui passent entre les mailles du filet, à vrai dire, sont plus nombreux que ceux qui se font surprendre ou capturer.
Toutefois, faire toute la lumière sur ce dossier nous permettra de savoir, au moins, si réellement "Titi Camara est un assainisseur qui veut dompter les maux gangrènent nos disciplines sportives" comme prônent ses nombreux thuriféraires, ou bien "il n’est qu’un rancunier qui veut se venger" comme disent ses détracteurs. Wait and see.
Moysekou
-Kuwait City- 07 Juin 2011
#coup #franc, #edito, #sport, #football
#coup #franc, #edito, #sport, #football