C’est un jeu pour tous les âges.
KUWAIT CITY −C'est une détente pour tous les âges. Un garçon de 10 ans, Momo, impressionne les passants sur un terrain poussiéreux de Matoto à Conakry. Pendant ce temps, son idole Pascal Feindouno (30 ans) enchaine les buts pour FC Sion en Suisse. L’âge de Momo est le temps que Feindouno a déjà joué sur les pelouses européennes ou la moitié du séjour terrestre du Bastiais Sadio Diallo, valeur montante de la sélection guinéenne.Feindouno, affaibli par sa randonnée au Moyen-Orient, revient en force avec deux doublées cette semaine. Le dernier doublée, inscrit dans les filets de Celtic Glasgow, en UEFA Europa League, est une réponse du berger à la bergère. Ce club, il y a quelques mois, avait proposé un salaire ’’dérisoire’’ à Feindouno qui l’avait décliné, sans tarder. En les éliminant de cette prestigieuse compétition, Pasky les rend, en quelque sorte, la monnaie de leur pièce.
Mais, en équipe nationale de Guinée, les supporters attendent encore le ’’vrai retour’’ de leur ’’Zidane Black’’. Et pour des bonnes raisons.
Le 10 août dernier, Feindouno, moins remuant, a été remplacé par Sadio lors du match amical Gabon-Guinée à Saint-Leu-la-Forêt, en banlieue parisienne. Les Gabonais, habillés en jaune, ont ouvert la marque à la 41’ par Bruno Zita Mbanangoye. Mais, d'ici là, l'équipe en blanc était hors de vue. D'ici là, Mouloungui et ses coéquipiers avaient réussi à dominer les Guinéens qui ont tardé à se réveiller.
Dans le passé, les mauvaises performances du Syli avaient pour argument la titularisation de certains joueurs sans club. Ensuite, on inférait que la cause serait (la titularisation) des filles…. dans les chambres de certains joueurs avant le match. Aujourd’hui, la faute incomberait à un réveil tardif, sur la pelouse, des footballeurs sélectionnés pour honorer leur pays !
Nos joueurs doivent comprendre qu’en équipe nationale, on ne joue pas en vain. Car, la bonne performance d’un footballeur pour sa patrie est l’étui de sa carrière professionnelle comme l’ombre est l’écrin de la lumière. Ainsi, les minutes jouées pour la nation seront un bien acquis pour non seulement peaufiner son art, mais aussi pour être plus apte, plus compétitif et plus vendable sur le marché des transferts.
Le coach Michel Dussuyer, ayant remarqué que son équipe manquait d’assurance, a incorporé ses renforts. Les jeunes Sadio Diallo (Bastia, France), Ousmane Barry (Horoya AC, Guinée) et Ibrahima Conté (Gantoise, Belgique) ont remplacé respectivement Feindouno (FC Sion, Suisse), Yattara Ibrahima (Al-Shabab, A. Saoudite) et Bangoura Ismael (Al-Nasr, Emirats AU). On le sait, le jeu de ce trio (Feindouno, Ismael et Yattara) décroit progressivement en équipe nationale. Et cela, depuis qu’ils ont privilégié le pétrodollar à la qualité du championnat. Les nouveaux entrants ont réussi à donner au Syli une domination attrayante.
Ainsi, le Syli, sans ses ‘stars pétrodollars’, a fait poids. Dans le mouvement, dans la pensée et l’exécution, les Guinéens, tout au long de la 2e période, étaient plus supérieurs que le score 1-1. Le résultat aurait pu être une défaite des Gabonais, n’était l’excès de précipitation et le manque de précision des Guinéens lors des multiples occasions qu’ils se sont créés.
Dussuyer doit continuer à incorporer des jeunes, histoire d’aiguillonner les anciens et aussi d’étudier des solutions de rechange. Quant à nos ‘stars de pétrodollars’, ils ne se doutent plus que leur crépuscule en équipe nationale a sonné mais, se demandent seulement comment ils vont perdre leurs titularisations.
Momo, exhibant son sourire angélique, a un rêve : Briller au sein du Syli National lors du mondial qatari 2022. Espérons qu’il parvienne à le réaliser. Sadio, égalisateur à la 77’, a débuté le jeu comme s’il était distrait. Jouer pour impressionner le coach est une chose. Jouer pour convaincre en lieu et place du maestro Feindouno est tout à fait un autre challenge.
Sur le terrain, de temps en temps, Sadio soulevait la tête vers le ciel. Il priait. Devant ma télé je murmurais, entre autres prières : Sans ton assistance, Dieu, ce Syli comme nos ‘stars pétrodollars’, ne peut faire grand-chose !
Moysekou
Salwa, Saturday 27th August 2011 - KWT