Salifou, le coassement et les attentes !
KUWAIT CITY – Est-il vraisemblable que chaque génération de nos footballeurs vétérans a rêvé d’une Féguifoot plus compétente ? Assurément oui. Et aujourd’hui n'est pas différent. N'est-il pas clair que, contrairement aux asthénies de la dernière décennie, les férus du cuir rond ont voulu et obtenu le changement à la tête de notre sport favori ?
Ce vent a tourné en faveur de Salifou Camara ’’Super V’’ qui, avec (61% des voix), a battu le président sortant Bruno (37.3%). Thiangui, le 3e candidat, a obtenu (1.7%).
L’ambiance a eu lieu le 18 août dernier à Conakry où le perdant, Bruno, a humblement accepté sa défaite. «Dans une compétition, il y a toujours un gagnant et un perdant. Je suis vaincu, je l’accepte et je félicite Salifou ... » a-t-il indiqué.
Mais, son fair-play n’a été qu’éphémère. Quatre jours plus tard, Bruno a boudé la cérémonie de passation de service ! Comme si la nuit, pourtant mère de conseil, n’aurait apparemment porté que de frustrations, de remords pour celui qui, en 2007, a préféré empêcher la candidature de son concurrent Titi Camara plutôt que l’affronter dans l’arène des urnes. Mais, les choses n’étant plus forcément ce qu’elles étaient par le passé, la chute de Bruno était prévisible, voire même inéluctable. Son absence à la cérémonie n’a pas empêché le nouveau président d’occuper aisément sa place.
La vie, nous dit-on, c’est deux jours : un jour sur toi et un jour pour toi.
Cette fois-ci, Salifou qui a déjà occupé brièvement et médiocrement ce même fauteuil, serait-il le messie tant attendu pour remettre notre football sur les rails ? Pour répondre à cette question et d’autres, Guinéefoot© a tenté, en vain, d’interviewer Salifou. Cependant, loin de son mutisme, certaines réponses peuvent être décortiquées dans la sagesse africaine –proverbes et idiomes souvent incompréhensibles–. Voyons-y :
En effet, si un Salifou, homme d’affaires, qualifié par ses détracteurs comme incompétent et prédateur, a désiré réoccuper son ancien poste, c’est peut-être parce qu’une sagesse lui gazouillait que « qui ne risque rien n’a rien » et que « le coassement des grenouilles n'empêche pas l'éléphant de boire ».
Mais, pourquoi Salifou est-il revenu ? Veut-il accumuler plus d’expériences ? En tout cas, « c'est en essayant encore et encore que le singe apprend à bondir. » Et la fédé, durant son mandat, sera-t-elle exempte des accusations de corruption ou surfacturations des dépenses ? À en croire nos aïeux, «même la nuit, le lait est blanc.»
Aussi, la Féguifoot sera-t-elle à la hauteur des attentes ? Peut-être. Mais, pour les supporters pessimistes, « même s’il reste dans l’eau, le bois ne devient pas caïman ». Salifou a-t-il tiré des leçons de son bref passage à la tête de la Féguifoot en 2001 ? Question difficile. Toutefois, « l'eau chaude n'oublie pas qu'elle a été froide. »
D’ailleurs, lors de ce congrès électif, le dilemme des votants (ou membres statutaires) était de choisir entre deux candidats favoris, en l’occurrence Bruno et Salifou, deux anciens présidents inefficaces. Comme « entre deux douleurs simultanées, il faut choisir la moindre », espérons qu’ils ne se sont pas trompés.
Car, si cette victoire de Salifou réjouira les férus du football guinéen, il est encore trop tôt pour se laisser aller à faire la fête. Même s’il affirme volontiers avoir "élaboré" un programme estimé à plus de 44 milliards de nos francs, il faudra attendre. C'est dans les actes que l'on voit si l'homme est capable ou s'il est seulement un beau parleur. Le slogan de l’équipementier sportif ’Nike’ est : "Just do it" (Il n'y a plus qu'à le faire).
Quant aux perdants (Bruno et Thiangui), ils savent bien que dans la vie « il n'y a pas qu'un jour, demain aussi le soleil brillera. » Ils se patienteront ainsi pendant quatre ans et « au bout de la patience, il y a le ciel. »
Toutefois, il est à espérer que Salifou, son staff, les candidats malheureux et les autres dirigeants sportifs conjuguent leurs efforts et travaillent sérieusement pour faire progresser efficacement le sport guinéen. « Un seul doigt ne peut prendre un caillou » et la bonne volonté raccourcit le chemin.
Moysekou
Salwa, Saturday 11th September 2011 - KWT
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