Il était une fois : Le Syli à Abuja
En se remémorant les temps forts de mon dernier périple sportif qui m’a vu fouler le sol malgache, le terroir d’Hailé Sélassié et le berceau de Wole Soyinka, je me rends compte que le football est un jeu à la fois plaisant et ennuyeux.
Combien de fois aurai-je voulu être la meilleure équipe au monde pour pouvoir se détendre, même en matchs difficiles.
Durant ces éliminatoires CAN 2012, j'ignore combien de fois mon cœur et mon esprit se sont échangés de positions. Je me souviens, au moins une fois, à Antananarivo ou à Abuja, avoir senti mon cœur sur mon épaule et mon esprit entre les poumons. Mais, dans les deux cas, je sentais mon cœur battre incessamment... et mon estomac secouer mon dos.
À Abuja, dès l’entame et surtout devant les assauts successifs des attaquants malhabiles nigérians, je réalisais tout le risque que j’ai pris pour venir jouer ici. Dans mon ventre, le tourment était grave, l’embarras total. Impossible d’exécuter ma tactique ou analyser celle de l’adversaire. Heureusement que les gradins et les panneaux de publicité, placés non loin de ma cage, étaient plus chanceux que mes filets. Ils ont reçu la plupart des ballons nigérians. Mais au fur et à mesure que le jeu s’accélérait, je parvenais à imposer mon style de jeu. Et au finish, j’ai pu gérer la situation en tenant en échec les Super Eagles, synonyme de ma qualification à la CAN 2012 dont le trophée sera conjointement convoité à Libreville et à Malabo.
Ce soir-là, après le match, je me suis adossé au mur et endormi, profondément, comme si j'imitais ce type de chevaux qui dorment débout. Je voudrais simplement oublier certains moments difficiles. Mais, à ma grande surprise, j’ai revu plein de choses dans ce sommeil qui n'a duré que quelques minutes.
Une supporter me disait durant la première mi-temps qu’elle avait l’impression qu’on avait mis le feu dans sa poitrine.
Comme l'esprit va plus vite que la lumière, en un instant, il est possible de nager dans l’univers. Libreville ou Malabo se situe à des milliers de kilomètres de Conakry mais, ce trajet est faisable en un instant ! J’y suis déjà, presque. Seulement mes supporters se demandent comment leur Syli parviendra-t-il à poser ses genoux sur la pelouse du Stade d'Angondjé, le jour de la finale à Libreville, voire même la remporter.
Dans la vie, si tu oses rêver, parfois, ces rêves peuvent devenir réalité. Mais, pour obtenir quelque chose que tu n’as jamais eu, tu dois faire, parfois, quelque chose que tu n’as jamais fait.
Le chemin est sans doute difficile, mais ma détermination ne doit prendre aucune fissure.
Il ne me manquerait cependant plus que de combler quelques lacunes avant cette joute continentale qui, voyant les autres équipes, ne sera pas vraiment facile mais comme dirait l’autre « vouloir c’est pouvoir ».
C’est le ’’Syli National’’ lui-même qui s’adresse à vous. Merci.
Moysekou,
KUWAIT CITY, Monday, 21 October 2011
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