Tension au sein du Syli, ou dégout pour l’amateurisme
KUWAIT CITY― Comme n’importe quel défi, ceci a débuté par une passion.
Avant les moments difficiles et le désespoir, le dégout et la tension présentement perceptibles au sein du Syli National, le footballeur et les dirigeants sportifs guinéens étaient des intimes, un talent honorant la nation sur la pelouse et ses compatriotes s’occupant de l’organisation et du management pour faire progresser l’équipe. Ensemble, ils ont gagné et perdu des matchs, émerveillé des stades et récolté quelques trophées pour la Guinée.
Maintenant, comme les joueurs se retrouvent à l’aéroport sans billet d’avion, perçoivent des primes minimes et les dirigeants négligent ou tardent à régler certaines priorités administratives, les fissures de la vieille entente entre joueurs et responsables sportifs guinéens apparaissent peu à peu sur l’équipe et son rendement.
Mais, contrairement aux Lions Indomptables du Cameroun ou les Eperviers du Togo qui refusent parfois de jouer si leurs primes ne sont pas payées, le mécontentement des joueurs du Syli est mieux que tout autre agacement. Ils patientent pendant des jours – voire des semaines – en observant désespérément le trio Ministère des Sports, Fédération (Féguifoot) et Agence de voyage qui se lancent continuellement la balle, pardon la responsabilité du retard de paiement des charges ou remboursement des dépenses effectuées par les joueurs.
Ces joueurs, c’est un truisme de le dire, font beaucoup de sacrifices.
Comme tout travail honorable, leur défi a débuté par une passion commune : Donner le maximum de soi-même sur le terrain pour hisser la Guinée au pinacle du football africain. Aujourd’hui, ces passionnés tels Pascal Feindouno, Ismaël Bangoura, Kevin Constant, Kamil Zayatte….etc. ne sont pas satisfaits des services que nos dirigeants leur rendent.
À Paris, avant son match face aux Etalons du Burkina Faso (1-1) le 15 Nov. dernier et après la lourde défaite quatre jours plutôt devant le Sénégal (4-1), le Syli n'était pas dans les meilleures conditions. Le Président de la Féguifoot, Salifou Camara ’’Super V’’, aurait dirigé une assise avec les joueurs pour leur remonter le moral.
Mais, quand on regarde la manière avec laquelle la Féguifoot ou le Ministère des Sports essaye de s'approprier la paternité de l'équipe dans la victoire et rejeter la responsabilité dans la défaite sur l'autre, on ne trouve ni l'entente si nécessaire, ni ses prémices si salutaires pour un vrai décollage du football guinéen afin qu’il retrouve sa place d'antan sur l'échiquier du football continental.
Dommage que la Féguifoot et le Ministère des Sports qui, visiblement ne semblent pas filer le parfait amour, ne s’attaquent pas sur d’autres arènes plus avantageuses comme la construction de nouveaux stades ou centres de formation ou une académie sportive.
Cette brouille entre dirigeants et joueurs pendant la préparation de l’équipe pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) est déplorable et périlleux ! Même si dans ce climat déplaisant, patriotisme oblige, nos pachydermes continuent à se donner à fond sur le terrain.
Dans le football d’aujourd’hui, l’amateurisme et l’improvisation n’ont presque pas de place. Ne décourageons pas les joueurs. Ne dérangeons pas leur passion. Changeons plutôt la donne, sans tarder.
Moysekou
KUWAIT CITY, Dim. 20 Nov. 2011 –KWT
#coup #franc, #edito, #sport, #football