Le mensonge, outil préféré des despotes !
Certains hommes mentent pour trouver l’amour qu’ils ont tant cherché. En mentant parfois, il est possible de séduire une femme, la garder pour un certain temps. Mais, il est peu probable que cette relation perdure longtemps dans le mensonge.
Certains chefs d’État mentent pour accéder au trône, ou pour y rester longtemps. Des fois, ils dupent le peuple en essayant d’y créer leur dynastie, y imposer un des leurs.
Le 26 janvier 1986, à sa prestation de serment sur les marches du Parlement, à Kampala, l’actuel Chef de l’État ougandais, Yoweri Museveni avait déclaré, fièrement : ’’Le problème de l'Afrique en général et l'Ouganda en particulier, n'est pas le peuple mais, les dirigeants qui veulent rester longtemps au pouvoir.’’ Aujourd'hui, après 26 ans de règne, Museveni a oublié que parmi ceux qui pensent qu'il est mauvais de séjourner illégalement au pouvoir, était lui-même, au départ.
L’octogénaire ex-président sénégalais Abdoulaye Wade (85-90 ans), a passé 25 ans dans l’opposition avant d’accéder au pouvoir en 2000. Douze ans plus tard, après avoir accompli ses deux mandats, il ne voulait plus quitter le palais présidentiel sénégalais, s’entêtant contre vents et marées, rejetant le conseil de qui que ce soit, même celui de son ami, l’ex-président nigérian Olusegun Obasanjo.
Ironie du sort, en 2007, c’est Wade qui avait conseillé à Obasanjo de savoir partir quand le mandat de plus, auquel on aspire, pose problème ! Obasanjo est parti, la tête haute. Récemment, pendant la crise libyenne qui a emporté Mouammar Kadhafi, Wade est allé dicter ses sagesses à Benghazi, demandant à Kadhafi de s’éclipser du pouvoir, sans tarder.
Mais, l’entêtement du chauve Gorgui (vieux, en Wolof) s’est ainsi cogné contre l’envie indéfectible des Sénégalais qui, sans tambour ni trompète, ont défait ses plans au second tour de la présidentielle du 25 mars 2012. Le Gorgui faraud Wade s’est finalement retrouvé à la touche, terrassé par un de ses fils adoptifs, son ex-Premier ministre Macky Sall. Et cela, grâce à la maturité démocratique du peuple sénégalais. Sortie honorable ou sortie déshonorable? Wade, lui, est : Sorti. Au revoir Gorgui !
Comme Museveni, Wade, Robert Bob Mugabe, Paul Biya...etc. ces accrocs au pouvoir donnent l’impression qu’en vieillissant, nous avons tendance à oublier, ou nous faisons semblant d'oublier !
Toutefois, les dernières années d'un dirigeant de long règne, d’un président impopulaire, sont généralement les plus difficiles. Car, la tentative ou le rejet de la présidence-à-vie exige des compétences spéciales pour s'adapter ou survivre aux tentations particulières de ces ultimes années. Mais, il vaut mieux quitter le pouvoir avant qu’il ne vous quitte.
Car le pouvoir, comme la femme, ne peut-être gardé pendant longtemps dans le mensonge.
Moysekou
KUWAIT CITY ― 14 avril 2012―KW
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