À Conakry, le Niger assoupit l’ambiance et sa chance
Le vœu de chaque équipe sportive est de pouvoir bien étaler ses prouesses quand il le faut. Mais, devant la frayeur de perdre, ou l'anxiété d’être rattrapé au score, ce désir s’éclipse souvent.
Le vœu de chaque équipe sportive est de pouvoir bien étaler ses prouesses quand il le faut. Mais, devant la frayeur de perdre, ou l'anxiété d’être rattrapé au score, ce désir s’éclipse souvent.
C'est en partie à cause du fait que les joueurs, en
majorité, obéissent à leur coach dont la stratégie dépend plus d'une ambition
que du jeu développé par ses protégés.
Cette ambition ― présentement en Afrique ―, est la qualification à la Coupe d'Afrique des nations (CAN) dont la route est à la fois excitante, difficile et, comme à Conakry, boueuse. Ces temps-ci, il pleut beaucoup dans la capitale guinéenne. Mais, les supporters ne se découragent pas. Ils veulent se divertir et ne s’attendent qu’au spectacle.
C’est pourquoi, dimanche dernier, ils étaient (encore) nombreux à remplir
le mythique Stade du 28 septembre à Conakry, pour encourager les deux équipes.
Ils s’attendaient au jeu léché du Syli et les gestes fascinants de ses jeunes
surdoués. Ils n’en ont eu que peu.
D’abord, à cause de l’état inconfortable de la pelouse suite à une averse.
Et, aussi, le fait que l’adversaire du jour, les Menas du Niger, semblaient
plus soucieux d’éviter l’humiliation que de remporter la bataille. Ils ont
ainsi adopté une tactique particulière pour éviter d’être gênés par les Sylis (Eléphants)
guinéens.
Raison pour laquelle certains fans concluent que, ce match Guinée-Niger
[1-0] a été l’équivalent de payer cher le ticket d’entrée d’un show, dans un
théâtre, où certains acteurs incontournables ont, délibérément, refusé d’y
participer.
Ou presque. Car, ces acteurs (footballeurs) nigériens étaient bel et bien
présents sur scène au théâtre, pardon, au stade de Conakry. Mais, ils n’ont
simplement pas voulu montrer de quoi ils sont capables.
Les poulains de Michel Dussuyer, très unis dans leur jeu,
ont émerveillé et rassuré leur public. Le talent, incontestablement, est
primordial en sport. Mais, sans l’unité, les onze joueurs qui font l’équipe ne
peuvent aller loin, ni songer à remporter une Coupe d’Afrique des nations
(CAN).
Dans ce duel ouest-africain, Frederik Acosta, coach adjoint du Niger, a
aligné sept joueurs en mode défensive, surtout aux alentours de leur point de
penalty, concédant automatiquement les initiatives à leurs adversaires
guinéens, les invitant à tenter les failles – s’il y en aura une –, ou à se
battre contre cette défense compacte des immuables boucliers nigériens.
Cette méthode, à en croire certains entraineurs, permet
d’éviter des défaites lourdes qui pourraient ruiner leur curriculum vitae (cv)
et humilier leur équipe. Ces sélectionneurs, même s’ils s’inclinent, sont
souvent heureux de nous expliquer comment ils ont pu contraindre
l’adversaire à ne pouvoir inscrire qu’un seul but !
Pourtant, depuis les gradins, il est facile de deviner que les matchs sont disputés pour être gagnés – et que, si tu sens que tu seras dominé, alors, au moins, va te battre et enchante les spectateurs.
Ils n’y vont que pour se distraire et n’y attendent que le spectacle.
Moysekou
KUWAIT CITY―
Jeudi. 13 Sept. 2012―KW
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