Sport guinéen :
Le progrès est-il possible sans changements ?
BRUXELLES― Aussi longtemps que l'on
s'en souvienne, le pays de Papa Camara a toujours été un terroir du football
propre, géré par des responsables sportifs moins propres, ou moins futuristes.
Stade de Nongo (Conakry) |
Au ministère des Sports, comme aux
différentes fédérations sportives nationales (Football, Basketball, Tennis, Athlétisme,
Volleyball… etc.), les dirigeants se succèdent, mais l’état du sport guinéen
reste le même : pitoyable.
Une situation qui inquiète Oumar et ses
compatriotes passionnés du sport.
À Matongé (Bruxelles) où il exerce son métier
à temps plein, il y a toujours des clients à coiffer, donc de l'argent à gagner
mais, Oumar ne coiffe pas le soir lorsque la sélection guinéenne, le Syli national,
doit disputer un match de football. Il suit attentivement le match en priant
et, parfois, en dansant.
Et, depuis l'élimination du Syli dans la
course pour la prochaine Coupe d’Afrique des nations (CAN 2013) ; Oumar a
coutume de me dire que si le Syli s'était qualifié à cette joute continentale,
il y aurait atteint la demi-finale, voire même ramener le trophée ! Ses
arguments sont souvent au conditionnel et sa vision pour le progrès sportif de
son pays est, pour le moment, hypothétique.
Cet article a été repris par le quotidien sénégalais STADES du 28-12-2012 |
En sport, me semble-t-il, la chance est souvent le fruit du labeur. Elle chérit des trucs comme planning, organisation, vision, rigueur,
détermination, gestion transparente...etc. Elle n’affectionne presque pas l'improvisation,
l'amateurisme, l'anarchie, la dissension et querelles byzantines autour d’une
équipe sportive.
Malheureusement en Guinée, la donne tarde à
changer. Notre système sportif est dysfonctionnel :
de l'entretien des équipes actuelles, à la formation à la base, rien n’est fait
pour mieux préparer l’avenir, ou affronter le changement générationnel.
’’Le progrès est impossible sans changements,
et ceux qui ne peuvent jamais changer d’avis ne peuvent ni changer le monde ni
se changer eux-mêmes’’, disait Georges Bernard
Shaw.
Aussi longtemps qu’il s'en souvienne, Oumar
s’est toujours posé cette question : ’’A quand le vrai décollage du
sport en Guinée ?’’
Moysekou
BRUXELLES― Jeudi 27 Dec. 2012 ―BE