DAKAR— La motivation, semble-t-il, est ce qui
nous permet de démarrer une action. Et, l'habitude est ce qui nous pousse à
continuer cette action.
Mais, comme les habitudes ne sont plus satisfaisantes
à la Fédération guinéenne de football (Féguifoot) et au ministre des Sports,
certains titulaires du Syli national ne veulent plus continuer à défendre le
tricolore guinéen.
Kamil Zayatte (CAN 2012) |
Le nouveau démissionnaire se nomme Kamil
Zayatte (27 ans), actuel capitaine du Syli et, sans doute, l'un des meilleurs
joueurs de la Guinée, certainement le meilleur dans plusieurs matchs du Syli. Pour une bonne raison : Il est tranquille, parfois dans l'ombre de ses
équipiers. Et, si vous voulez savoir son secret, il gagne le cœur des gens
ainsi que leurs appréciations, pas seulement en raison de ses compétences, mais
le plaisir qu'il prend et donne comme pilier du jeu, comme joueur d'équipe.
Il est comme Morlaye Soumah ’’Colovati’’, comme
Dian Bobo, Pascal Feindouno …etc., des joueurs qui rendent la sélection spéciale
seulement en étant au sein d’elle.
Malgré ses loyaux services pour son
pays, la présence du convalescent Zayatte à Niamey* n’a pas plu au nouveau
ministre des Sports, Bantama Sow, qui l’a avoué dans la presse.
Sa critique a causé la démission de Zayatte
mais, elle n'a rien changé du résultat du match !
Ailleurs, même s’ils ne sont pas aptes pour
le match, les Ivoiriens Didier Drogba et Yaya Touré ou le Malien Seydou Keita accompagnent, volontiers, leurs sélections nationales, aux frais de leurs
patries, en guise de reconnaissance à leur dévouement pour la nation.
Bantama Sow |
En Guinée, par contre, le voyage des protégé(e)s
et autres thuriféraires du ’’patron’’ est considéré comme un soutien au onze
national, tandis que le billet d’avion d’un pilier convalescent de cette équipe
est perçu comme une dépense inutile, un gâchis !
Pour rappel, après l’élimination du Syli de
la course pour la prochaine Coupe d’Afrique des nations (CAN 2013), seul le sélectionneur,
Michel Dussuyer, a fait ce qu'un garant est conseillé de faire : Il a reconnu
sa responsabilité dans la défaite. Il n'a pas fait ce qui est héréditaire
à la Féguifoot et au ministère des Sports : Garder le silence sur soi-même,
chercher à responsabiliser les joueurs et, ne rien envisager pour corriger ou éviter
les mêmes erreurs au futur.
’’Nous nous pardonnons tout et rien aux
autres’’ disait Jean de la Fontaine.
Pourtant, s’il y a une question à poser au
ministre Bantama et aux savants de la Féguifoot, c’est bien la
suivante : Comment peut-on aider le sport si l'effort des athlètes n'est
pas reconnu par ceux qui sont censés les encadrer ?
Les raisons du départ de deux pièces maîtresses
de l’équipe —Kévin
Constant (Milan AC) et Kamil Zayatte (Istanbul BB) — sont
presque identiques : Ils en ont marre de l’amateurisme managérial du sport
en Guinée.
La motivation, sans la bonne habitude, ne
peut produire l’effet escompté. Il est temps de tirer les leçons de l’échec, de
discuter avec les joueurs, d’essayer de les comprendre et, surtout, de reconnaitre
leurs efforts.
Nos valeurs, disent les sages, sont mesurées
par des actions et non par des paroles ou critiques ingrates.
Moysekou
DAKAR― Lun
31 Dec. 2012 ―SN
*) Lors du match Niger-Guinée (2-0) le 14
Octobre dernier à Niamey en éliminatoires CAN 2013.#coup #franc, #edito, #sport, #football, #reveil #conscience