Vouloir convaincre les dirigeants africains à être plus transparents et plus responsables est une initiative noble.
Mais, tenter d’inciter ces leaders corrompus à ne plus voler en leur offrant une somme qu'ils peuvent facilement obtenir en une journée (s'ils le veulent) est un challenge aussi difficile que coiffer un bébé qui n’est pas encore né !
Mo Ibrahim
C’est le défi que s’est lancé, en 2007, le milliardaire anglo-soudanais Mo Ibrahim, en créant le ’’Prix Mo Ibrahim’’ qui récompense la bonne gouvernance en Afrique.
Mais, l’excellence, par définition, est rare !
Et, cette année encore (et pour la quatrième fois) le prix Mo Ibrahim n’a pas trouvé de vainqueur, faute d’un leader africain d’excellence.
Cependant, comme la plupart des gens ne lisent pas les détails, si le titre indique qu'il n'y a pas (encore) de gagnant pour la 2e fois consécutive, cela ne fait que renforcer les préjugés sur l'Afrique ; que tous les dirigeants en Afrique sont sans espoir, un continent noir où il n'y a pas de lumière.
C'est faux. Il y a, certes, des mauvais dirigeants mais, le progrès réalisé dans nombreux pays africains est remarquable.
Normalement, si vous décidez de lancer un prix pour le meilleur étudiant dans une classe, dans un an, le meilleur élève peut être celui ou celle qui obtient la moyenne de 18 sur 20. Si l'année suivante, le meilleur élève obtient une moyenne de 13 sur 20, il ou elle ’’mérite’’ toujours d'obtenir le prix !
Doté de 5 millions USD, complété par la suite par un versement annuel à vie de 200,000 USD, le Prix Mo Ibrahim est réservé aux anciens chefs d’État africains élus démocratiquement. Depuis son lancement, il n’a été attribué qu’à trois reprises à : Joaquim CHISSANO, ancien Président du Mozambique, en 2007, Festus MOGAE, ancien Président du Botswana, en 2008 et, à Pedro PIRES, ancien Président du Cap-Vert en 2011.
A mon avis, Mo Ibrahim devrait dorénavant réorienter les fonds de son prix vers d’autres domaines plus importants comme les projets de développement socio-économique en ciblant les plus pauvres et/ou en soutenant les chercheurs et scientifiques africains qui manquent de moyens pour faire de la recherche afin que nous puissions réduire les maladies et autres problèmes que nous avons en tant qu'Africains. Il vaut mieux ignorer nos chefs d’État corrompus jusqu'à ce que les masses populaires viennent les corriger !
Le prix de Mo Ibrahim, me semble-t-il, est un geste bien intentionné mais, mal réfléchi.
Moysekou.
Sam 19/10/2013#wakeup #call #adresse #conflit #guerre #war #fight #message #politics #contradiction