A trois journées de la fin de la phase éliminatoire de la prochaine Coupe d’Afrique des nations (CAN 2017), les premières tendances se précisent dans le groupe L. Avec des gagnants, mais aussi un (grand) perdant. Un Edito de Moysekou*.
CONAKRY — En 90 minutes, on a vu à peu près le pire de ce que le Syli national est capable d’offrir dans un mauvais jour : de déchets techniques, de méforme, de manque de grinta et, ne l’oublions pas, du jeu décousu.
Quand on voit nos pachydermes évoluer de la sorte – et vendanger une victoire et un sursaut de manière tout à fait méritée, on a encore plus de mal à comprendre et à expliquer pourquoi une équipe capable d’être à ce point médiocre aspire encore à disputer une Coupe d’Afrique des nations (CAN).
Mais, c’est à la fin du show qu’on paie les musiciens.
On se gardera donc bien d’établir des prédictions trop affirmatives sur le nom du pays qui tombera ou de celui qui se qualifiera de cette poule pleine de matchs nuls (soit 4 nuls et 2 victoires/défaites en 6 maths disputés dans ce groupe).
Soucieux de faire bonne impression à Conakry, le Malawi s’est frotté à la Sierra Leone (1-1) trois jours avant d’affronter la Guinée. Quant aux Guinéens dont le coach est super occupé par ses “obligations professionnelles”, ils n’ont jamais songé à chauffer leurs godasses pour tester les automatismes avant ce match décisif pour la qualification.
Qui veut aller loin, dit-on, ménage sa monture !
Malheureusement, quand on a un ministre des Sports* qui aimerait le RnB plus que le football, un président de Fédé qui, comme un riche polygame égaré, préfère se balader inaperçu dans les villes européennes qu’à Conakry, une télé nationale RTG qui savoure retransmettre les mamaya ou élections miss en direct que les matchs importants des équipes nationales et un coach dont la Guinée est le cadet de ses soucis, il ne faut pas s’attendre au miracle!
A Conakry, malin qu’il est, Luis Fernandez fait ses séances d’entraînement le matin pour faire ses émissions le soir et se plaindre de la chaleur, de la pelouse en Guinée comme si le Malawi jouait sur une différente!
Cependant, son Syli mérite-t-il la qualification? Aussi, l’élimination précoce de l’AS Kaloum et du Horoya en compétitions africaines cette année n’est elle pas logique? Les avis divergent et pourraient animer une discussion de bar pendant plusieurs heures.
Vendredi, les fans fredonnaient Balontan de Sekouba Bambino à la joie à Dixinn où le Stade 28 septembre était le cadre d’un match au goût inachevé. La déception du public – venu très nombreux (beaucoup de fans sont restés hors du stade) – est indescriptible. Ils espéraient la fête après plus de deux ans d’interdiction de matches à Conakry en raison du virus Ebola.
Quelques heures plutôt, onze (11) membres sur quinze (15) du comité exécutif de la Féguifoot réclamaient le départ de leur président à cause de sa gestion, disent-ils, opaque. Ne l’ont-ils pas réélu il y a juste sept mois? Toutefois, dans un système corrompu, le partage du gâteau est souvent source de conflits!
Bref, la semaine qui vient de s’écouler restera, malheureusement, gravée dans l’histoire du football guinéen. Des éliminations matinales (ASK, Horoya, Syli féminin), des surprises (guéguerre à la Féguifoot, contre-performance du Syli). C’est un cauchemar sans fin pour une gestion sportive sens dessus dessous.
Avec, dans ce tourbillon, une journée de vendredi particulièrement décevante, qui résume bien l’incroyable mélange de mauvaises stratégies qui entourent le football guinéen pour l’instant. Incompétence !
* CEO de la marque d’équipements sportifs SINDIO, Site: www.sindio.eu, Facebook: https://www.facebook.com/sindiowear/, Twitter: https://twitter.com/sindioo
* Ministre des Sports, Siaka Barry