Tout se fait sans les anciens internationaux dans la crise qui secoue le football guinéen. Ils ne doivent donc pas ignorer que tout ce qui se fait sans eux sera contre eux. C’est la logique qui tombe régulièrement dessus sur les abstentionnistes.
Au vu et au su de tous, le football guinéen se retrouve dans une crise où le comité de normalisation en charge des affaires courantes de la fédération guinéenne de football et les membres statutaires se regardent en chiens de faïence.
Et dans le fort étonnement, un troisième larron notamment le Collectif pour la défense du football guinéen s’invite dans cette spirale de dualité. C’est désormais une trilogie qui se retrouve dans cette crise. Pour les observateurs, c’est un schéma de 2 contre 1 qui se dessine.
Quelle position occupe alors les anciens
internationaux dans cette tourmente. Il y a deux options qui s’offrent à eux :
se taire ou parler.
L’évidence
Cela va sans dire que les membres statutaires
sont hostiles au CONOR et le Collectif pour la défense du football guinéen ne
peuvent pas être allié aux membres statutaires, sinon l'existence du dernier
n'aura aucun sens.
Visiblement, à lire dans le temps et dans les
faits, la meilleure façon pour les anciens internationaux d'aborder un problème
qui mine le sport dans leur pays c’est de se taire. Jusqu’ici, quand même,
aucune voix ne s’est levée pour dénoncer quoi que ce soit dans cette tempête
qui couve notre football.
Ailleurs, ce sont les anciens internationaux
qui portent la parole devant les dérapages en tant que soutien de la bonne
cause ou régulateur. C’est tout le contraire en Guinée : ils sont désunis
et, naturellement, se contentent des miettes et des postes de responsabilité
éphémères.
Ils ne comprennent pas que les dirigeants
sportifs et les mécènes savent les gérer efficacement et les rouler dans la
farine. Autrefois critiques véhéments de la mauvaise gestion du football
guinéen, certains de ces anciens sportifs ont fini par céder à la pression et
camoufler leur rage après avoir apaisé leur colère.
Pour quel motif ?
L’intérêt personnel. Parce que, semble-t-il,
le fer coupe le fer, et le fer de la gestion typique des «Gnarimakha» guinéens
est très tranchant. Il affaiblit le fort, rend le verbeux muet, et transforme
le critique en spécialiste voué à l'éloge du « Patron », l'intouchable en
tout-puissant.
Le Patron, bien sûr, ne peut pas tout voir,
ni tout observer, il a donc besoin de l'aide de son entourage ; cependant, ils
ont déjà opté pour le "Gnarimakhaisme" : ne dire que ce qui plaît au
patron.
Conséquence
Au fur et à mesure que le temps passe, le
bateau qui devait mener au bon port rate sa direction et perd son repère.
Pendant ce temps, les conseillers (qui refusent de dire au patron ce qui ne va
pas) se plaisent à être constamment dans divers aéroports, à siroter des jus
plus sucrés que le "Djindja" ou "Bandji" local et à
séjourner dans différents hôtels avec le « patron ».
La fin justifie le voyage, et les crises à
répétition se succèdent sous la cocoteraie de FGF. Les mêmes “proches”
conseillers, qui avaient été muets et constamment souriants au moindre geste ou
regard du patron, vont changer d'attitude en reconnaissant publiquement,
souvent dans la presse locale, les manquements constatés sous la gestion de
leur patron.
Le retournement des vestes
Déjà vu. De Bruno à Zaoro, c'est un cycle
éternel de favoriser ses propres intérêts au détriment de la nation. Ailleurs,
les anciens sportifs africains qui ont bien planifié leur reconversion
s'épanouissent sur tout le continent et prennent des décisions au plus haut niveau
de leur pays.
Cependant, l'influence de nos anciens
footballeurs semble s'estomper peu à peu et des questions se posent : Ont-ils
suffisamment préparé leur reconversion ? Possèdent-ils les compétences
managériales nécessaires ?
Pourtant, avec quelques années de formation
en gestion d'entreprise et un projet bien ficelé, vous pouvez entrer dans
n'importe quelle banque du pays et en sortir couronné de succès. Cependant,
comme on ne peut pas faire d'omelette sans casser d'œufs, il faut suivre la formation
nécessaire.
En attendant, voici trois précieux conseils
pour les anciens athlètes : vous devez trouver une reconversion (fin de
carrière) qui a du sens ; vous devez savoir quand dire « non » au patron ; et,
enfin, vous devez unir vos forces, car ensemble vous pouvez faire plus.
Moysekou, Bruxelles
26-FEB-2023 @14:05