Bolisso s'accroche au rêve, comme s'il s'agissait d'une réalité palpable
À
Faracity, leur cité de cœur fondée il y a près d'un siècle, ils aspirent à une
existence plus réjouissante. Malheureusement, la réalité peut parfois être
déconcertante.
À
l'occasion des festivités de l'indépendance du pays Bolisso, les principales
artères de la magnifique Faracity ont été complètement rénovées avec soin et
dévouement. Cependant, il est vrai que l'arrière-cour reste un désordre
indésirable, accompagné d'une odeur qui pourrait faire fuir même les animaux
les plus habitués aux tropiques. Toutefois, en ce qui concerne les façades, la
ville de Fara est absolument charmante et attire l'attention grâce à son aspect
impeccablement entretenu.
Bolisso,
la région forestière du pays subsaharien le plus magnifique d'Afrique, est
véritablement impressionnante. Sa capitale, Faracity, regorge d'artères animées
et de magnifiques bâtiments administratifs. Les habitants de cette région ont
un sens inné du style et de la mode, rivalisant avec les rois de la sape. De
plus, leurs voitures luxueuses brillantes se détachent parmi les vieilles
voitures fumantes qui sillonnent les rues. Les richesses de cette région sont
d'une ampleur incomparable. Elle regorge de diamants, de l’or, de bauxite et de
vastes étendues forestières, sans oublier son immense potentiel
hydroélectrique.
La
République du Bolisso, un véritable scandale géologique (pour reprendre une
expression bien connue), ne peut plus cacher les scandales récurrents de
pillages systématiques. Ces actes odieux ont été initialement orchestrés par
les colonisateurs toubabs, puis perpétués par des complices locaux qui ont
trahi leur propre peuple.
Au
cœur de cette luxuriante forêt regorgeant de gibiers succulents, de pommes
d'Adam juteuses et de ruisseaux rafraîchissants, un grand nombre de Bolissoka*
luttent pour satisfaire leurs besoins alimentaires quotidiens. Leur situation
est véritablement déchirante, coincés entre des intérêts politiques, personnels
et claniques qu'ils ne parviennent pas du tout à saisir. C'est un véritable
supplice quotidienne pour eux.
"Bolisso"
signifie "la terre de la course" en malinké, et c'est prémonitoire car
on y court encore après un réel changement dans la vie de sa population.
Dans
ce monde d'apparence morne, quelques éclats de lumière parviennent à percer.
C'est dans cette réalité que la génération actuelle s'approprie les questions
demeurées sans réponse.
Certains
habitants de Bolisso, rencontrés sur une des agréables terrasses du quartier
Bowa de Faracity, osent avancer une solution sans pour autant faire preuve
d'imprudence. La discussion est intéressante, parfois houleuse. Ils me
reprochent cependant de ne pas comprendre que l'on peut enlever au pauvre tout,
excepté son rêve.
Leur
solution pour changer les choses dans ce pays est un rêve, certes difficile,
mais envisageable, voire possible. Cependant, quand cela se réalisera-t-il ? Et
comment ?
Dans une république bananière où tout reste à construire, le désespoir pousse certains à s'accrocher au rêve, parfois hors de portée, comme s'il s'agissait d'une réalité palpable.
Chemin du Rocher, La Baule, FRANCE 29-AUG-2023 @03:13 am
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